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Articles Sympafolio

Solitudo
article paru en juin 2000

Une musique dépouillée qui invite au silence !

Maître d´œuvre de " Solitudo ", Bernard Héritier a cherché à entrer dans la musique cartusienne pour en donner, avec le choeur Novantiqua de Sion, une interprétation sobre et la plus proche possible de la tradition. La pureté austère et dépouillée des lignes mélodiques donne aux pièces proposées, choisies dans différents registres de l´âme humaine, une solennité et une gravité uniques. Une discrète invitation à entrer dans le monde d´amour, de silence et de solitude des Chartreux.

Bernard Héritier, les morceaux retenus pour "Solitudo" sont tirés du répertoire des Chartereux: comment définir ce répertoire ? Qu´est-ce qui le caractérise ?

Le répertoire des mélodies grégoriennes de la tradition des Chartreux correspond à l´idéal de cet ordre monastique : les lignes mélodiques volontairement plus dépouillées que celles de la tradition bénédictine traduisent la volonté du fondateur, saint Bruno, de trouver un mode de vie qui soit, dans la solitude et le silence, un témoignage authentique de la radicalité de l´amour de Dieu.
Les textes cartusiens sont ceux de la liturgie catholique priés dans la tradition monastique occidentale avec quelques particularités propres aux Chartreux : par exemple, certains passages du Salve Regina sont plus sobres ; ces détails vont dans le sens d´une plus grande immédiateté du texte et donc d´une plus grande familiarité avec l´au-delà.
Il en est de même pour la musique : ainsi, les doxologies - " Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit " - des psaumes sont chantés plus lentement pour signifier la radicalité de la transcendance des personnes divines et l´adoration qu´elles suscitent.

Comment s´est opéré le choix des morceaux ?


Notre objectif était d´offrir une palette assez large de la musique des Chartreux : pour cela, nous avons opté pour un choix représentatif des pièces les plus belles du répertoire cartusien. Le choix des morceaux s´est fait avec un Chartreux, qui nous a proposé la thématique retenue : douleur, joie, paix, tendresse.
Cette thématique souligne la vocation cartusienne qui, dans sa radicalité, est celle de tout chrétien : c´est par la mort et la résurrection de Jésus que le monde est sauvé ; cela signifie que c´est en acceptant et en reconnaissant que notre condition de créature ne trouve sa raison d´être qu´en un Dieu créateur et sauveur que nous pouvons accéder à la joie, la paix et l´amour.

Comment s´est déroulé l´enregistrement ?

Il s´est fait en deux temps : en mai et en octobre 1999, dans l´église de l´abbaye de la Maigrauge à Fribourg. Nous souhaitions en effet un cadre propice à cette musique, un cadre qui ne soit ni une salle quelconque ni un studio d´enregistrement. Nous avons été gâtés et par l´accueil chaleureux des moniales et par l´acoustique et la magie de cette merveilleuse église cistercienne. L´enregistrement s´est fait avec les voix d´hommes du choeur, une partie avec toutes les voix, une autre avec un petit groupe de chanteurs.

Quelle fut la plus grande difficulté ?

Il a été difficile, au départ, de persuader le choeur de bien-fondé du projet. Il a d´abord fallu faire accepter l´idée d´un enregistrement avec uniquement du grégorien : à une époque plutôt méfiante envers lui et où le religieux ne fait pas vraiment recette, ce projet était un véritable défi. Il a ensuite fallu faire accepter un enregistrement avec les voix d´hommes seulement.

Et la plus grande satisfaction ?

Elle est celle d´avoir mené à terme ce projet un peu fou. Nous avons d´une part fait connaître et apprécier une musique quasi inconnue qui témoigne d´une recherche spirituelle originale et unique. Nous avons d´autre part réalisé cet enregistrement gratuitement, sans en retirer aucun bénéfice financier. Cela nous a permis de nous libérer de la tyrannie exercée aujourd´hui par les impératifs économiques, hélas trop souvent maîtres du jeu jusque dans le domaine artistique.

Etait-ce un répertoire neuf pour le choeur Novantiqua ?

Pour les chanteurs, oui. Pour moi en partie. Je suis en effet en contact avec la chartreuse de la Valsainte, dans le canton de Fribourg, depuis de nombreuses années, ce qui m´a permis de faire chanter des pièces du répertoire cartusien par l´un ou l´autre des choeurs que je dirige.

Quelle impression dégage cette musique ?

Pour moi, elle est inséparable d´un lieu précis : la chartreuse de la Valsainte et sa très belle église, où rien ne distrait de l´essentiel, la louange de l´Unique. J´y ai suivi beaucoup d´offices, les plus marquants étant bien sûr les offices de nuit, entre 23h et 1h du matin : jaillissant de l´adoration silencieuse des moines dans l´obscurité d´une nuit illuminée par la seule Présence réelle, cette musique m´a toujours paru être véritablement au cœur du Mystère.


Que retirez-vous de cette expérience ?


Une grande joie d´avoir mené à bien un projet qui me tenait à coeur même si sa concrétisation a réclamé une certaine ténacité et une bonne dose de foi.

L´une des difficultés majeures fut d´un certain côté assez curieuse : avant " Solitudo ", le choeur Novantiqua avait enregistré le disque compact " De profundis clamavi ", des hymnes et des répons de la semaine sainte de Marc´Antonio Ingegneri. Les deux derniers disques du choeur sont donc consacrés à la musique religieuse, et pas la plus facile ! C´est cela même qui a constitué l´écueil le plus grand, à l´intérieur comme à l´extérieur du choeur : nous ne voulions pas voir le choeur se transformer en " grenouille de bénitier " !

Quant aux interprètes, ils étaient acquis au projet. Ils ont eu en outre la chance de passer trois jours à la Maigrauge : c´est une expérience unique de pouvoir chanter dans l´église de la Maigrauge, au cœur de la nuit, au cœur de la beauté et de la Présence.

Propos recueillis par GENEVIEVE CORNET
     
Vos réactions à cet article
 
Message envoyé par Matome le 14/4/2013
BonjourVoici un auteur Vivant qui vous doenrna la passion par ses ouvrages somptueux.Marc-Edouard Nabe,auteur souvent censurer et oui ca existe encore..subversif,sulfureux mais toujours dans la Verite9 de l ame, a lire avec le coeur .Enlevez vos boue9es et jetez vous a l eau.Un extrait de sa plume je suis mort ,la derniere phrase est unique et Boulversante!:Je suis mort :A l instant, je viens de me tirer une balle dans la teate. Il y a trop longtemps que j en avais envie, et puis un jour j en ai eu besoin.A l Armurerie de la gare de l Est, le revolver 22 long rifle Uberti e0 six coups avec crosse de bois est le seul qu on peut acheter sans port d armes : 2 400 francs + 40 francs la boeete de 50 balles CCI Stinger 5/5 mm.J ai rapporte9 le lourd, long et froid objet chez moi. Je l ai cache9 dans un tiroir de mon bureau. Le lendemain, je l ai sorti : c e9tait le colt de cow-boy dont je reavais quand j e9tais enfant e0 Marseille. Se tuer, c est rejoindre un moment pre9cis de son enfance.J ai ouvert le barillet et place9 le petit suppositoire dore9 dans le seul trou libre (les cinq autres sont bouche9s). Clak ! J ai arme9 le chien et je me suis couche9 sur mon lit en bambou. J ai place9 l extre9mite9 du canon juste au-dessus de ma tempe droite, un peu en biais vers le haut du cre2ne (pas dans la bouche, e7a fait fellation ). Et j ai appuye9 sur la de9tente.L armurier m avait pre9venu : ab Attention, elle est tre8s sensible — Pas autant que moi ! bbD abord, l explosion on ne l entend pas. Et le noir est bleu pe2le. Imme9diatement, je me suis senti bien, et meame mieux. Je me suis tue9 pour tuer dans ma teate l ide9e de me tuer qui y dansait.Une cle9 ! C est ab elle bb avec ab lui bb. Ils rentrent du square des Absences of9 il y a le grand toboggan rouge. Mon fils me de9couvre dans la chambre : il est de9guise9 en Zorro aujourd hui. Il soule8ve juste son loup noir pour mieux voir. Il a encore son e9pe9e en plastique e0 la main. Mon fils me regarde gravement de ses deux yeux noisette. Son beau visage d empereur enfant a la meame expression qu au sortir du bloc ope9ratoire of9 on lui f4ta les amygdales. Cette fois, c est son pe8re qu on lui a f4te9. c7a va lui de9gager encore plus la gorge.Zorro reste immobile, il ne pleure pas. Il dit seulement : ab Maman. bb Personne ne saura jamais s il appelle sa me8re ou bien si c est moi qu il appelle maman comme e7a lui arrivait quelquefois quand je m en occupais comme une me8re.La voile0 ! La Sainte, celle qui a tant souffert. Juste un petit silence, pointu comme un cri. Je me souviens, dernie8rement, elle me disait : ab Je ne sais pas si tu vas bien ou si tu vas mal. bb Maintenant, elle sait.L oreiller n est pas beau e0 voir. C est une e9ponge gonfle9e de vin. Ma cervelle a e9clate9 jusque sur les rayonnages de la bibliothe8que. Tout le sommet de ma caboche a e9te9 souffle9 dans un carnage cre2nien. Je continue e0 me parler e0 moi-meame tout en sachant que je suis mort.C est si facile de se suicider. Dire que j ai attendu trente-sept ans pour me de9barrasser de mon existence ! C est comme un chevalier qui en a marre de combattre : il enle8ve son armure cabosse9e, et elle s effondre dans un bon bruit de ferraille inutile.Ma femme est partie au salon te9le9phoner : elle a la voix noire. Mon fils est aupre8s d elle. Je suis seul sur mon lit de mort. Bientf4t, un barouf terrible par la porte. C est les pompiers ! Drf4le d ide9e d appeler les pompiers pour un suicide. Ils sont quatre. Mes lunettes rondes ont e9te9 brise9es par le coup de feu (les e9clats de verre se sont encastre9s dans ma teate) mais — chose curieuse — je vois tout et de tous les points de vue c7a s agite. Un des pompiers fait la grimace. Un autre, sur son portable, appelle le Samu. ab Sauver ou Pe9rir bb, c est la devise que je lis sur leur e9cusson. Quelques secondes, ou une heure apre8s, le me9decin entre dans la chambre avec ses deux infirmiers. Il me ressemble. En un clin d oeil, le me9decin constate ma lividite9. Un pompier a entraeene9 mon fils dans sa chambre, le0 of9 il entasse ses panoplies : de pirate, de mousquetaire, de Peau-Rouge et meame de pompier ! Je crois que je n ai jamais vu mon fils pas de9guise9 .marc edouard nabe

 
 
Message envoyé par Bilal le 10/2/2013
Oui, OUI!!!J´appuie Se9bastien comple8tement!!! Je sors du bootcamp avec Austin Miller et j´ai A-DO-Rc9!!! Je ne suis pas quqleu´un qui a beaucoup d´expe9rience en danse, mais en donnant mon maximum et e9tant capable bien sfbr de ne pas toujours me prendre au se9rieux, j´ai pris mon pied comme jamais!!! Et je n´ai jamais senti, tout au long du weekend, quqleu´un juger quqleu´un d´autre et c´est pour moi une des grandes qualite9s des ces classes de maeetre. Le but est d´apprendre une chore9graphie relativement complexe et de chanter comme on peut en meame temps, d´avoir du plaisir, de se de9passer et c´est exactement ce que j´ai fait et on se surprend du re9sultat!!! J´avais fait le stage avec Nick Kenkel et avait eu tout autant de plaisir! Je ne suis jamais de9e7ue et le souhaite e0 tout le monde, en plus on se sent fichtrement plus en forme et on a le gofbt de recommencer e0 danser quand on sort de le0!!! Je tiens e0 dire que je travaille comme jeune come9dienne professionnellement, gradue9e de l´e9cole nationale de the9e2tre et vis bien de mon me9tier depuis quqleues anne9es, or j´ai souhaite9, suivant un de9sir de longue date, parfaire ma formation en interpre9tation chante9e, et j´ai trouve9 avec Masterclass e0 Montre9al non pas seulement un organisme qui souhaite appuyer la rele8ve en the9e2tre musical en mettant e0 la disposition de jeunes passionne9s des professeurs hautement qualifie9s provenant de parcours diversifie9s, mais aussi une sorte de magie, une fe9brilite9 palpable qui rallie tout ceux qui y participent et qui selon moi, est l´ingre9dient cle9 qui donne lieu e0 ces grands moments de cre9ation auxquels j´ai eu la chance d´assister. Jack Latulippe me8ne le bal avec tant de ge9ne9rosite9 et de leadership positif, c´est un homme avec beaucoup d´humanite9, ce que je conside8re comme e9tant essentiel dans ce genre de travail. Il a toujours une petite attention, il nous conside8re et nous respecte, est toujours soucieux de nous offrir le meilleur et e7a transparaeet toujours e0 chaque classe de maeetre. Toujours dans le plaisir, toujours dans le de9passement de soi, toujours dans le respect et dans l´authenticite9, les apprentis comme les professionnels, que ce soit des gens e0 dominance d´acteur, de chanteur ou de danseur, TOUS y trouvent leur compte et en sortent transforme9s, les te9moignages de gens e0 la fin du cours (et j´en suis te9moin les ayant tous fait sauf deux) sont tout ce qu´un enseignant pourrait espe9rer entendre d´un e9le8ve. Les participants qui reviennent font toujours des pas de ge9ant dans la maeetrise de leur art et les apprentissages que j´y fais me servent constamment dans mon travail professionnel d´actrice.Je vous remercie profonde9ment et vous fe9licite d´oser offrir ce genre de qualite9 e0 Montre9al, pour avoir suivi une classe de maeetre e0 Paris pendant 2 mois et demi et avoir trouve9 difficilement un comparable ici.En plus, vos larges contacts permettent des rencontres uniques entre des artistes de diffe9rents calibres et de tous horizons, et vous n´en n´eates jamais avares, c´est ainsi qu´on cre9e9 le coeur, le lieu de ralliement, d´exploration, d´une communaute9 artistiques qui recherche activement e0 de9finir et rede9finir la forme d´art qui les font profonde9ment vibrer qu´est le the9e2tre musical, forme hybride que je conside8re encore me9connue dans sa forme la plus subleeme.Vous avez tellement votre place et vous la me9ritez, je souhaite que plusieurs autres artistes puissent be9ne9ficier du rayonnement de votre oeuvre.Fe9licitations, et au prochain stage!

 
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